Date de sortie : 15 février 2018

 

Editeur : Le Livre de Poche 

 

336 pages 

 

Site internet : https://www.livredepoche.com

 

 

 

 

Synopsis : 

 

« Quand Roy est né, il s'appelait Raymond. C'était à Clermont. Il y a quarante-deux ans. Il avait une sale tronche. Bâti comme un Minotaure, il s'est taillé son chemin dans sa chienne de vie à coups de poing : une vie de boxeur ratée et d'homme de main à peine plus glorieuse. Jusqu'au jour où il rencontre Guillemette, une luciole fêlée qui succombe à son charme, malgré son visage de "tomate écrasée"... Et jusqu'au soir où il croise Xavier, l'ex jaloux et arrogant de la belle - lequel ne s'en relèvera pas... Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but. Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d'obstacles sanglants et de rencontres lumineuses ».

 

Mon avis : 

 

« Mamie Luger » a été un ÉNORME COUP DE COEUR ! Dans « Cabossé », le lecteur retrouve Roy et Guillemette, deux mignons en cavale, que Berthe a aidé à sa manière. 

 

Lorsque je lis du Benoît Philippon, j’ai des frissons même si je suis assise en plein soleil. Ses propos incisifs retracent la chienne de vie de Raymond dit Roy. Ce colosse au coeur tendre n’arrive à rien jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de sa luciole. Guillemette sait voir au-delà des apparences. La gueule de Roy ressemble à une tomate écrasée mais elle se fie à ce qui émane de lui. La situation devient hors de contrôle, le soir où, la possessivité de Xavier, réveille la Bête qui sommeille en Roy. L’ex de la Belle finira la tête écrabouillée sur le bitume. Le Minotaure et sa toute petite femme prennent la fuite. 

 

Comme si j’étais une passagère à l’arrière de leur voiture, j’ai vu défiler les paysages d’Auvergne. J’ai reconnu les signes de l’amour fou, de l’amour vrai. L’ambiance est éléctrique, l’humour est noir  et les silences en disent plus long sur la rudesse de l’existence que n’importe quel mot. Personnellement, je vous conseille de lire « Mamie Luger » avant de prendre place aux côtés de Bonnie and Clyde à la française. Une fois embarqué(es) dans ce road trip sanglant, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Roy devrait écouter davantage sa compagne, ça lui éviterait de tomber dans des traquenards. Moralité : ne pas se laisser submerger par les émotions et faire confiance au pouvoir de l’intuition féminine. La voie parait sans issue pour ces deux êtres cabossés, névrosés, qui portent en eux, l’espoir et la magie de l’instant. Pourtant, quand je repense à cette lecture, j’imagine un arc-en-ciel au dessus de leur tête, tant ils ont su ramener des couleurs dans notre monde.