Date de sortie : 22 octobre 2018

 

Editeur : MAGIC MIRROR

 

435 pages

 

Site internet de la maison d’édition : https://www.magicmirror-editions.fr 

 

 

 

 

 

Synopsis : 

 

« Il est des larmes qui ne sèchent pas. Il est des blessures qui restent ouvertes. Il est des êtres qui les surmontent quand d'autres finissent par sombrer. Il est de ceux qui les gardent en eux. A jamais. Comment survivre quand on est la seule personne éveillée parmi des êtres en proie à des cauchemars éternels ? Princesse héritière de Modighjem, Liv se retrouve isolée, prisonnière de son pays désormais morne, séparée du reste du monde par un bois infranchissable, né le soir de la malédiction. Jusqu'au jour où son destin erratique croise celui de ce personnage entouré de ténèbres, avec son parapluie pagode et ses airs de prince maudit. Pourquoi continuer à vivre quand les personnes qui nous étaient chères ont été massacrées, quand une principauté entière a sombré face à la rage des hommes et que l'on est seul, le dernier représentant de son peuple ? Lennart Leifsen a choisi la vengeance comme raison d'exister. Retranché dans son lugubre manoir, penché sur son rouet, il tisse chaque soir, à partir de ses larmes, le sort qui maintient les Modigs sous le joug de ses tourments. Jusqu'à ce que survienne cette jeune fille dépenaillée, aussi agaçante qu'inconsciente, et que les larmes providentielles se refusent à lui... »

 

Mon avis : 

 

« Le bois-sans-songe » est ma dernière lecture d’automne. Ce mois-ci, j’ai fait en sorte que la magie de Noël arrive petit à petit, sur ce compte. J’estime qu’il n’y a pas de meilleure façon de profiter de la plus belle période de l’année, qu’en lisant un conte ou une réécriture de conte. 

 

En attendant le passage du personnage légendaire qui dépose des jouets dans les chaussettes des jeunes et des moins jeunes le 25 décembre, l’écriture délicate de Laetitia Arnould calme notre impatience. L’univers sombre que ses doigts de fée, ont tissé d’après le canevas de « La belle au bois dormant » de Charles Perrault et « Le Petit elfe Ferme-l’oeil » signé Hans Christian Andersen, nous emmène dans une forêt réceptive aux émotions de son créateur. La couverture de Mina M. illustre terriblement bien, la tourmente du royaume de Modighjem. 

 

Dans ce récit onirique, Liv, la princesse héritière du domaine est volontaire pour briser la malédiction à cause de laquelle son peuple fait des songes angoissants durant l’éveil. Cette jeune fille n’est pas une godiche contrairement à quelques-unes des héroïnes qui ont bercé notre enfance. Elle est entre autres, capable de tenir tête au sorcier responsable de la sinitre réalité. 

 

Par vengeance, Lennart Leifen a fait usage de ses pouvoirs exceptionnels pour massacrer ses ennemis. Ce personnage dangereux, sous-tend la dimension fantastique du texte. Ses réactions sont imprévisibles mais en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, il envoutera les bouquineurs qui, prendront le temps de lire son histoire. Laetitia propose un agencement des chapitres qui, entre passé et présent, appuye la capacité de tout un chacun, à se mettre à la place de ce prince maudit afin de comprendre son mode de fonctionnement et ses pensées. 

 

Cette réecriture touche le coeur du lecteur parce que l’auteure donne une chiquenaude au conte traditionnel. Elle nous fait aussi, cadeau d’une romance qui naît d’un sentiment désinteressé, d’un don de soi, agréable à lire pour la grande rêveuse que je suis.